Marcus Griffith - When a Sensate knocks, open the door.

Né à Brisbane, en Australie, Marcus est le dernier d’une famille de 3 enfants. Avec un frère et une sœur plus âgée, il a passé une enfance pour le moins radieuse au pays des kangourous. Son père étant pâtissier, il a rapidement développé une sous-forme d’addiction aux pâtisseries – ou plutôt une passion ? – au point d’assister celui-ci en cuisine autant que possible dès qu’il s’agissait de cuisiner une tarte, un gâteau ou toute forme de desserts aux chocolats… À côté de ce paradis culinaire, la famille Griffith était suffisamment traditionnel pour nommer leur dimanche « Beach Day », se traduisant donc par une journée en famille passée à la plage.

Son paradis fut terni pendant quelques temps lorsqu’il fit ses premiers pas à l’école primaire. La raison ? Son côté solitaire. Non pas qu’il était incapable de se faire des amis, mais il était tellement entouré chez lui qu’il profitait en quelque sorte de l’école pour s’isoler un petit peu. Résultat, il fut victime de harcèlement sous la forme d’autres gosses qui venaient le déranger dans son coin alors qu’il n’avait rien demandé à personne. Ça finissait le plus souvent avec un Marcus à l’infirmerie pour soigner un bobo ou pour fuir la situation. Loin d’être le seul élève avec ce genre d’ennuis bidons, le Griffith n’avait pas mis longtemps avant de faire ami-ami avec les autres « underdogs » - ou victimes ? – de l’infirmerie. C’est d’ailleurs dans cette même infirmerie qu’il fit la rencontre de celle qui deviendrait et resterait à ce jour sa meilleure amie. Pourquoi était-elle embêtée ? Hmm… Apparemment, lever la main pour répondre quand la maîtresse posait une question était un crime.

Entretemps, les dimanche à la plage s’étaient développés au point d’inclure des leçons de natation, puis de surf dès lors que ses parents et le moniteur le jugèrent apte à apprendre. À l’école, il n’avait rien d’un élève exceptionnel. Sans être un cancre, il n’était pas non plus du genre à enchaîner les A pour la gloire. De plus, il préférait largement les travaux pratiques le forçant à combiner réflexion et action, plutôt que rédaction… Avant d’entrer au collège, et parce qu’elle désirait éviter une répétition de son temps en primaire, sa mère – policière – lui avait suggéré d’apprendre à se défendre. Après tout, il n’y avait pas de raison pour que son fils rentre constamment avec des pansements si elle pouvait l’empêcher. À côté de ça, elle le connaissait bien son Marcus, et il n’y avait aucune chance qu’il se transforme en tyran violent sous prétexte qu’on lui avait appris à user de ses poings… Elle avait eu tort, son fils prit le contrôle du collège et y instaura un régime de terreur changeant carrément son nom pour Darth Griffith La Poigne Des Enfers !! Muahahahahahahahahhahahahahaha !!

C’est donc ainsi qu’il passa son adolescence, jonglant entre les cours, la boxe, quelques sorties avec ses amis, et le dimanche était réservé au surf avec sa famille. Il connut son premier amour en dernière année de lycée grâce au surf, et sa première rupture juste après la remise des diplômes. Les deux ayant des projets radicalement différents, ils ne voyaient pas comment ils pourraient aller plus loin ensemble… Elle visait une carrière de surfeuse professionnelle. Quant à lui, il aspirait à une fonction plus terre-à-terre et qui l'attirait bien plus: la charpenterie-menuiserie. User de ses propres mains pour monter, construire et sculpter son pays natal… Que demander de plus ? Suivant une formation de charpentier-menuisier, il en avait aussi profité pour passer ses permis voiture et moto. Toujours en contact avec sa meilleure amie – Licence d’Histoire – ils se voyaient toujours dès qu’ils en avaient l’occasion, décidant même de quitter leur cocon familial pour vivre en colocation à Adelaide.

Le début de leur vie active n’eût rien d’une partie de plaisir, encore moins pour ces deux-là qui se connaissaient par cœur tout en vivant l’un sur l’autre. Résultat, ils passaient leur temps à évacuer leur stress sur l’autre par l’intermédiaire d’engueulades hebdomadaires qui n’arrangeaient jamais rien à leur situation. En tant que charpentier, il lui arrivait d’intervenir sur des chantiers se trouvant répartis un peu partout dans le pays, ce qui leur avait permis de mettre un peu plus de distance entre eux, facilitant la réconciliation. En 2002, le Griffth entama une relation de trois années avec quelqu’un. Relation qui se termina après 6 mois pendant lesquels ils vivaient à distance l’un de l’autre, séparés par une expatriation en Europe pour elle. Rupture difficile pour le charpentier qui décida de se limiter au célibat pour un bon moment avant de tenter de se relancer dans une quelconque relation. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas – avec sa meilleure amie visant le Doctorat – d’étendre leur cercle d’amis au fil des années.

Avec les activités annexes qu’ils effectuaient chacun de leur côté, leur duo ne tarda pas à se transformer en un quintet solide. Complétant le charpentier et l’historienne se connaissant depuis l’école primaire, il y avait donc un cuisinier – roi du barbecue – qui surfait, un mécanicien – ultra compétitif – avec qui rouler en moto, et une pompière pour leur rabattre le caquet dès que ça touchait à la boxe. Ainsi, bien qu’il ne vivait plus avec sa famille à Brisbane, Marcus s’était formé une nouvelle famille à Adelaide. Famille avec laquelle le dimanche s’était transformé en « Barbecue & Beach Volley Day », soit une version quelque peu remastérisée de la tradition des Griffith. Ensemble, ils ne perdaient jamais une occasion pour rigoler et se taquiner, faire la fête et danser, ou encore se soutenir dans les bons et les mauvais moments. Naturellement, ils auraient pu éviter de narguer ce groupe d’ados après leur avoir infligé une correction au beach-volley… M’enfin, c’était la faute du soleil et du barbecue tout ça, non ?

Il fit d’ailleurs la rencontre de Chloe – Chloe Byrne – lors de l’un de ces matches de volley suite à un barbecue. Celle-ci était photographe de mode et bossait justement sur cette même plage un peu plus loin. D’une relation à semi-distance pendant près d’une année, ils décidèrent par la suite d’emménager ensemble – laissant donc l’appartement à sa meilleure amie. À deux, ils avaient pris l’habitude de s’organiser un voyage à l’étranger de façon bi-annuelle afin de découvrir un nouveau coin du monde tout en s’isolant pour leurs vacances. Six années plus tard, soit en 2013, leur fille Alicia vint au monde. Il s’agissait du deuxième enfant au sein du quintet d’amis qu’il avait formé. Par la suite, les autres membres eurent également leur premier, voire second enfant pour certains. Tout se passait pour le mieux dans leur petite vie à trois, au point qu’ils en arrivèrent à se fixer un sacré objectif pour leur vie future : s’acheter un terrain afin d’y construire leur propre maison.

Malheureusement pour eux, Chloe perdit la vie peu de temps après le second anniversaire de leur fille… Extérieurement, Marcus tenait bon pour Alicia, notamment grâce au support de sa famille, de celle de Chloe et de ses amis. Intérieurement par contre, il était anéanti…et surtout en colère. En colère contre tout et n’importe quoi, l’empêchant de gérer sainement – si c’était vraiment possible – son deuil dès lors que sa fille séjournait chez ses grands-parents pour un week-end ou une semaine. Entre le fait qu’il provoquait volontairement des bagarres dans les bar – uniquement stoppé par ses amis – et ses excès de vitesse à moto, il était évident que Marcus cherchait à ressentir n’importe quoi de manière physique, tangible, avec des blessures qu’il pouvait soigner et contrôler. Néanmoins, rien n’y faisait. Il était incapable de supporter cette blessure, cette fracture voire carrément cette amputation psychique que représentait la perte de sa partenaire… La mère de sa fille… La femme de sa vie.

Quelques mois plus tard, un peu comme si la vie avait décidé de continuer de le piétiner alors qu’il n’avait rien demandé, il crut devenir fou. Des visages qu’il ne connaissait pas… Des discussions qui ne pouvaient pas avoir lieu autour de lui… Des lieux qu’ils n’avaient même pas visité… Des vies qu’il ne vivait pas… Et pourtant, il les voyait comme s’ils étaient là et les entendait comme s’ils étaient présents ou qu’il était lui-même là-bas… Petit à petit, il finit par s’habituer à ces visions, hallucinations ou carrément absences – quand il se retrouvait sur un autre continent – du fait qu’elles ne semblaient pas le menacer. Mieux encore, il en était arrivé à se sentir compris et soutenu comme il ne l’avait plus été depuis des mois… Il ne comprendrait que plus tard qu’il s’agissait de la naissance de son cercle.

Lentement mais sûrement, il fut capable de reprendre une vie stable et de s’adapter à ces nouvelles variables qu’étaient ses statuts de père célibataire et de sensitif. Les deux apportaient leur lot d’inconvénients… Cependant, il en avait également tiré une force lui permettant de s’occuper, de vivre et de rire de nouveau avec sa fille, sa famille et ses amis, qui comprenaient maintenant son cluster.

Aujourd’hui, Marcus jongle entre sa vie de papa, son nouveau poste de conducteur de travaux, et les nombreuses autres vies qu’il « vit » de par sa connexion avec les autres Léos. À ce propos d’ailleurs, il n’a révélé la vérité qu’à sa meilleure amie – historienne accomplie depuis le temps – qui s’amuse à faire des recherches, très discrètes, sur ce qu’il est quand elle peut. Quant à lui, il se contente de profiter de sa vie et d’organiser quelques voyages pour aller rendre visite à ses semblables.